Les bases de la voie spirituelle - 3/6

Cette bienveillance a commencé dans le bardo, alors que nous cherchions désespérément à prendre naissance. Notre mère nous offrit alors le refuge d'une matrice. Puis nous sommes apparus, nus, sans ressources, sans défense, incapables ne serait-ce que de simplement nous maintenir en vie, livrés au bon vouloir de notre environnement.

C'est notre mère qui nous a lavés, habillés, réchauffés, choyés. Elle nous a prodigué tous ses soins, nous a nourris, élevés, donné de l'argent, une éducation, de l'amour. Elle nous a également protégés contre toutes les formes de dangers qui pouvaient menacer notre vie, comme les brûlures, les noyades, les chutes, les blessures, les accidents, les peurs.

 

Si nous étions malades, elle faisait aussitôt son possible pour nous procurer les soins nécessaires. Elle s'est occupée de nous avec un total dévouement, sans se soucier de ce qu'il pouvait lui coûter, et même bien souvent en accumulant des actes négatifs, pour notre seul profit. Nos capacités actuelles, communiquer avec autrui, marcher, subvenir à nos besoins et vivre de façon normale en tant qu'être humain, proviennent toutes de la bonté de nos parents.

Tous les êtres ont été tour à tour nos parents, et tous sont semblables à nous en ce qu'ils aspirent tous au bonheur et que tous cherchent à se protéger de la souffrance. Bien qu'ils souhaitent le bonheur, ils sont impuissants à le réaliser. Prisonniers de l'ignorance, ils sont incapables de reconnaître les causes du bonheur et de la souffrance. Par conséquent, ils ne savent pas que si l'on veut le bonheur il faut accomplir des actions positives, et que si l'on souhaite éviter la souffrance, il faut également éviter les actions négatives.

Négligeant cette relation entre les actes et leurs résultats, les êtres continuent, dans leur quête du bonheur, d'accomplir des actions négatives dont le seul résultat est toujours davantage de souffrance. C'est la raison pour laquelle ils tournent sans fin dans le cycle des existences, passant de vie en vie, souffrant éternellement sous différentes formes. Prenant conscience de cela, nous formons le souhait de tous les bodhisattvas, libérer tous ces êtres du cycle des existences et de toutes les souffrances dont ils sont affligés. Et pour cela, nous décidons de consacrer totalement l'énergie de notre corps, de notre parole et de notre esprit à cette seule finalité qu'est la libération de tous les êtres.

Notre intention est donc de nous affranchir le plus vite possible de notre souffrance, afin de pouvoir libérer les autres de la leur. Cette attitude d'esprit, sincère et profonde, n'est pas simplement une formule vide de sens que nous récitons de temps en temps, mais une motivation authentique que nous développons au plus profond de notre être. Elle doit être présente à l'esprit chaque fois que nous pratiquons le Dharma.

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