Atteindre l'éveil signifie fonder sa vie sur l'accomplissement du bienfait des autres. Si l'on persiste dans la recherche de son intérêt personnel, on ne fait que continuer à errer dans le cycle des existences. Il est nécessaire tout d'abord de développer l'aspiration supérieure, celle de parvenir à l'éveil. Une fois cette intension pure établie, il reste à la concrétiser. C'est par la mise en pratique de cette Bodhicitta ou esprit d'éveil que nous nous mettrons réellement en route vers l'éveil.
L'intention est analogue au moment initial où l'on formule le souhait de se rendre quelque part. Si notre désir est par exemple d'aller en Inde, le moment où l'idée prend forme représente le souhait ou l'intention, puis le voyage proprement dit constitue l'application. Souhaiter atteindre l'insurpassable éveil, c'est développer l'intention de réaliser la bouddhéité le plus rapidement possible, afin de pouvoir réellement aider tous les êtres. Tel est l'engagement, relatif au fruit ou au résultat. Lorsque l'on met en application cet engagement, en s'exerçant concrètement par le corps, la parole et l'esprit à l'accumulation d'actes réellement positifs, c'est la phase de la cause, car ce sont ces actions qui conduiront à l'éveil recherché.
Pour aider à établir cette compréhension, nous devons réfléchir sur les points suivants : partout où il y a de l'espace, il y a des êtres. Tous les êtres sont conditionnés par leur karma. Leur esprit est habité par toutes sortes d'émotions qui les conduisent à expérimenter toutes sortes de souffrances, dans toutes sortes de mondes et de conditions. Tous ces êtres, qu'ils soient humains ou non-humains, ont été un nombre incalculable de fois des pères et des mères les uns pour les autres, dans une succession infinie d'existences.
Quand ces êtres étaient nos parents, ils ont eu pour nous la même tendresse et le même dévouement que nos perents actuels, dans cette vie. Si nous n'apprécions pas à sa juste valeur leur bonté, nous pensons qu'ils nous ont simplement élevés pour leur propre intérêt, et qu'ils sont donc responsables de nos souffrances actuelles. Cela montre que nous n'avons pas conscience de la nature de cette bonté et que nous devons méditer sur elle.