Afin que la tradition authentique du Bouddha reste vivante, il est nécessaire que des personnes engagées puissent recevoir les enseignements, les mettre en pratique, notamment en retraite, et ensuite les transmettre à leur tour. Permettre au plus grand nombre de bénéficier d'un enseignement authentique est une des vocations de Kundreul Ling.
Ainsi lamas et drouplas poursuivent et enrichissent leur formation. Une cinquantaine d'entre eux se sont rendus à Dhagpo Kagyu Ling* en Dordogne début octobre pour recevoir pendant une semaine les enseignements de Jigmé Rinpoché sur un texte de Gampopa, un maître fondateur de la lignée Kagyu* : Le précieux ornement de la libération.
Ce cycle d'études se poursuivra sur plusieurs années. Certains lamas et drouplas approfondissent davantage l'apprentissage des rituels. Tcheupeunla a été invité pour transmettre ses connaissances spécifiques sur l'activité de tcheupeun. Engagé dans cette formation Droupla Nyima nous en parle.
Karmé Guendune : Qu'est-ce qu'un tcheupeun ?
Droupla Nyima : Le tcheupeun est la personne qui s'occupe de l'aspect physique du rituel. Il effectue les consécrations, les offrandes etc.
Karmé Guendune : Qui est Tcheupeunla ?
Droupla Nyima : Il a été nommé tcheupeun officiel du XVIème Gyalwa Karmapa* à 23 ans et l'a accompagné lors de ses déplacements aux Etats-Unis et en Europe afin de l'assister dans les rituels. Il a reçu une formation complète : il connaît tous les rituels et toutes les tormas* associées. Cet héritage, il l'a lui-même reçu du tcheupeun du précédent Gyalwa Karmapa. Il a 40 ans d'expérience et le Gyalwa Karmapa lui-même a recommandé de nous adresser à lui afi n de recevoir une transmission entière et complète.
Karmé Guendune : Quel était le but de l'invitation de Tcheupeunla à Kundreul Ling ?
Droupla Nyima : Il est resté tout le mois de juillet et a commencé à former un groupe de moines et moniales. Il a généreusement offert son temps, son savoir et son expérience pour reprendre avec nous les bases de la confection des tormas et les annotations des textes de divers rituels. Il a aussi participé à plusieurs rituels afin que nous puissions observer le tcheupeun en situation. Il y a un côté très formel dans cet apprentissage avec des formes canoniques à respecter au niveau des tormas par exemple ou dans la façon de porter les objets. Un autre aspect de la transmission, moins formel, est tout aussi important : s'imprégner de « l'esprit », du sens des choses, les comprendre en regardant, en étant à côté de celui qui transmet. Nous avons filmé et pris beaucoup de photos pour les archives et aussi pour continuer d'étudier par nous-mêmes. Le but de sa venue était de recevoir une transmission pure, sans rajouts ni transformations, pour la faire perdurer et la transmettre à notre tour.
Karmé Guendune : A qui est destinée cette formation ?
Droupla Nyima : Le groupe engagé dans l'activité de tcheupeun sera en charge, ensuite, de la redonner aux autres lamas et drouplas mais aussi dans les KTT* et les centres du Dharma, là où il y en aura besoin en fait !
Karmé Guendune : Quelle va être la suite ?
Droupla Nyima : Ceci est juste un début ! Il faut poursuivre et continuer d'apprendre. Tcheupeunla a été invité à revenir en 2007. D'ici là, nous avons matière à étudier ! Ceci s'inscrit dans le mouvement d'apprentissage et de formation à Kundreul Ling. Quelques personnes vont aussi se rendre à Kalimpong en Inde pour poursuivre cet apprentissage.